j'ai reçu ça du SNP

J'ai mis à la suite la réaction des psychothérapeutes de Psy en mouvement que Ph. Grosbois a jointes. L'autre texte dont il parle est en ligne LÀ (3ème message)
J'ai préféré ne pas publier le premier pour d'abord recueillir vos avis, mais bien sûr on pourra le mettre par la suite

2 choses :
- Moi qui tentais de rédiger une version de la motion commune, je suis encore plus perdue qu'avant ! Je trouve notre position inconfortable. Je pensais qu'il fallait axer notre rédaction sur la différence entre savoir "psychopathologique" et pratique de la psychothérapie. Mais alors nous allons nous mettre en porte-à-faux avec les positions des organisations de psychologues... ce qui n'est sûrement pas souhaitable.
Par ailleurs, il semble que ce que souhaite réglementer le législateur n'est pas la pratique de la psychothérapie (libre, cf. courrier psy en mouvement à la suite), mais plutôt qu'il cherche à s'assurer que les psychothérapeutes en question puissent discuter entre eux et avec les autres (médecins, pouvoirs publics, etc) à partir d'un langage commun que serait la fameuse "psychopathologie clinique".
J'ai besoin de vos éclairages. Que défend-t-on ? Comment s'y prend-on ?
- 2ème chose : le 7 avril c'est rapide ! Il faut avoir rédigé et transmis la motion commune d'ici là...

Citation :

Chers futurs collègues,

La convocation à une nouvelle concertation par X Bertrand le 7/04
(ci-jointe) montre que le ministre de la santé procède comme de Villepin
avec le CPE: pas de retrait ni de la loi ni du projet de décret mais
amendement du projet de décret non transmis aux organisations concernées avant la réunion, autrement dit nous sommes mis devant les faits avec une très faible marge de négociation...

Ce qui nous préoccupe par ailleurs, ce sont les stratégies de lobbying
auxquelles continuent de se livrer les organisations de "psychothérapeutes" (SNPPsy, AFFOP, FF2P, Mouvement Psy) qui sont en guerre contre le fait que l'article 52 impose une formation en psychopathologie et le fait que le projet de décret impose implicitement que ce soit l'université qui soit responsable de ces formations.

Une stratégie détournée de leur part consiste à tenter de faire reconnaître que leurs "écoles" de psychothérapie forment aussi bien que l'université à la psychopathologie pour accéder au titre de "psychothérapeute", et même mieux puisque leurs organisations prétendent qu'ils forment à une psychopathologie appliquée à la psychothérapie qui serait différente et mieux adaptée que celle enseignée en fac de psycho ou de médecine...

Je fais allusion au fait que ces organisations vont jouer leur va-tout sur
les critères de la "clause du gd-père" et la procédure de la VAE afin de
permettre à leurs élèves et membres d'échapper le plus possible à
l'obligation de poser leur fesses sur les bancs de l'université, alors que
nous avons toujours défini au sein des organisations de psychologues comme une recommandation très forte que le fait d'avoir une formation de base universitaire solide (connaissances générales en psychologie, sémiologie psychiatrique et connaissances approfondies en psychopathologie) représentait une garantie supplémentaire pour les usagers de la psychothérapie face à des praticiens sans aucun bagage universitaire qui utilisent une méthode psychothérapique plutôt de façon instrumentale (c'est à dire sans formation approfondie ni à l'analyse individuelle et institutionnelle de la demande ni à un recueil d'anamnèse ni à la dimension du travail en partenariat en libéral ou en équipe en institution; autrement dit, le fait de défendre l'idée que la formation à la psychothérapie représente une formation complémentaire à des pré-requis acquis à l'université parce que les formations notamment en psychopathologie suivies dans des instances de formation continue ou des "écoles" de psychothérapie ne peuvent rivaliser ni être considérées comme équivalentes avec les moyens pédagogiques déployés par l'université (même s'ils sont perfectibles...) en particulier en termes de volume horaire, de stages et de reprise d'expérience de stage (analyse de la pratique en groupe, etc.).

Ce qui justifie que les organisations de psychologues se concertent avec
l'Education Nationale (la Direction de l'Enseignement Supérieur) à propos du cahier des charges annoncé dans le projet de décret, le retrait du projet étant très improbable vu le courrier de X Bertrand pour la réunion du 7/04...

Je vous joins à ce sujet les revendications exprimées par la FF2P et
Mouvement Psy.

La réunion du 7 avril avec X Bertrand promet encore d'être "chaude"...

Bien cordialement.

Philippe Grosbois
Responsable commission Psychothérapie SNP

Je vous reproduis le texte de la lettre de Xavier Bertrand :

Citation :

Mesdames, Messieurs les Présidents,
Le projet de décret sur le titre de psychothérapeute vous a été présenté pour recevoir vos avis lors de deux réunions les 10 janvier et 21 février 2006.

J'ai l'honneur de vous convier à une réunion de travail sur ce projet, au cours de laquelle vous sera présenté un projet de rédaction tenant compte de vos observations. La réunion se tiendra le vendredi 7 avril 2006 à 10h30 au ministère de la Santé et des Solidarités (adresse, salutations, etc)

Psy en mouvement :

Citation :

Arbitrage ministériel de l’Article 52 le 7 Avril ! (Mouvement Psy)

Nous venons de recevoir ce matin du 31 mars 2006, une convocation du Ministre de la Santé : Monsieur Xavier BERTRAND pour une réunion de présentation, le 7 avril au matin, d’un projet de rédaction tenant compte des observations des organismes partenaires sur l’Avant-projet de décret de l’Article 52. Cette rencontre fait suite pour nous, à la longue discussion de jeudi de la semaine dernière, avec son conseiller technique : le Professeur Francis BRUNELLE. En effet la délégation de PsY en mouvement composée de Bruno DAL-PALU, Alain COLLERY, Marc-Alain DESCAMPS et Bruno DECORET, était reçue très officiellement durant deux heures au Ministère de la santé le 23 mars 2006. Après avoir été saluée par le Ministre de la Santé : M. Xavier BERTRAND, celle-ci a été reçue par le Professeur Francis Brunelle, conseiller du Ministre et, le Docteur Bernard Basset, Directeur adjoint et responsable du service Santé et Société à l'Administration centrale du ministère. Il était assisté de Mme Nouvion, juriste au ministère.
Il n'est pas de pratiques courantes que le Ministre vienne saluer les visiteurs de ses conseillers. Ce geste marque l'intérêt qu'il porte à Psy en mouvement et au travail réalisé avec l'Administration centrale. Par la suite, l'ambiance courtoise et ouverte au dialogue nous a confortés dans notre démarche de persévérer dans nos revendications. Il nous a été confirmé que rien n'était définitivement décidé.

Nos interlocuteurs nous ont affirmé avec fermeté qu'il n'était pas question de créer une nouvelle profession réglementée, ce qui, si c'était le cas, supposerait trois conditions : un quota, un arrêté de formation et un diplôme d'état, ce qui n’a jamais été le souhait du législateur. L'objectif poursuivi par nos interlocuteurs demeure d'introduire un label de qualité pour distinguer ceux qui voudront exercer la psychothérapie. Nous voulons donner au public des garanties que le psychothérapeute est un professionnel qui apporte ses savoirs et une sécurité aux usagers.

Lors de cette rencontre nous avons avancé sur cinq points nouveaux et d'importance :

1 - Le conseiller du Ministre a longuement insisté sur la différence à faire entre les professionnels qui exercent la psychothérapie de manière non-exclusive (psychiatres, psychologues et psychanalystes) qui selon la loi pourraient avoir le titre de droit, et les psychothérapeutes exclusifs qui voudraient pouvoir continuer d’utiliser le titre, puisque ce sont eux qui exercent actuellement sous cette appellation lors que l’Avant-Projet du décret les nomme : « les autres professionnels »

2 - Il nous a été précisé aussi que, contrairement à la mouture sur laquelle a porté la concertation, le décret ne pourrait faire en aucun cas mention d'un niveau universitaire requis (L M D), ceci relevant du Ministère de l’Education nationale.
Par ailleurs, nos interlocuteurs reconnaissent comme nous qu’un titre universitaire tel que la licence n'atteste pas de tous les savoirs nécessaires pour être psychothérapeute ce qui oblige à définir de nouveaux niveaux de formation minimale. Le décret fixera donc un cahier des charges de connaissances minimales en matière de psychopathologie clinique comme le prévoit l'Article 52. L'objectif étant de s'assurer que, par une validation universitaire tout psychothérapeute reconnu et enregistré comme tel, possède un savoir suffisant en matière de diagnostic psychopathologique, par une connaissance théorique et pratique, sans nuire au respect de la liberté des modalités de soin. Notre délégation a revendiqué avec détermination que ces exigences n'aillent pas au-delà de celles validées par les licences existantes, pour ne pas déstabiliser les formations qui conduisent à d'autres métiers. Nous avons rappelé que si la formation à la psychopathologie clinique est un parcours obligé par la loi, elle vient en complément de diverses formations que le psychothérapeute conduit pour le choix de sa pratique.

3- Rien n'est encore arrêté quant au statut des formations privées, dans le dispositif. La discussion fait apparaître qu'il n'a jamais été question de les exclure, d’ailleurs la réglementation actuelle tant Nationale que celle de l'Union Européenne ne donne pas le monopole à l'université pour diffuser des savoirs professionnels.

4 - Il reste à faire des propositions pour les professionnels en exercice pour déterminer précisément les critères de la « clause dite du grand père », notamment au travers de la validation des acquis de l'expérience. Toutefois, nous devrons en parler avec les différents organismes habilités à mettre en oeuvre la VAE. La VAE semble la voie qui sera utilisée pour valider les savoirs des psychothérapeutes en place. Notre mouvement a été sollicité pour présenter des propositions à ce sujet. La loi sur la VAE ne laissant pas beaucoup d'opérateurs différents pour valider les savoirs, nous sommes invités à élaborer aussi des propositions pour un dispositif qui garantisse la validation des acquis de l'expérience des actuels psychothérapeutes professionnels.

5 - Enfin, nous avons appris que le Ministre de la Santé annoncera prochainement et personnellement son arbitrage concernant le Projet de Décret concernant l'usage du titre de psychothérapeute, probablement en avril. Nous savons aujourd’hui précisément qu’il s’agit du 7 avril. Nous sommes sortis convaincus qu'un décret verrait bien le jour, mais pas dans la version de l'Avant-projet discutée lors des deux réunions de concertation, dont les modalités largement retoquées pourraient satisfaire tous les professionnels concernés mais ne sont pas à ce jour, encore toutes arrêtées.

Pour la délégation de PsY en mouvement son président : Bruno Dal-Palu.
PS : L'action continue, chacun en sera informé sur le site : www.psy-en-mouvement.com

J'allais t'en parler.
le problème c'est que nous sommes sommes soit psychologues soit étudiant en psycho, donc nous ne pouvons pas nous désolidariser du mouvements des psychologues au nom de la psychothérapie surtout que nous n'avons aucun représentant d'une formation psychopeutique.

Cependant en y réfléchissant, je me suis dit une chose: ce que critiquent les psychologues c'est le fait que les écoles de psychothérapies refusent que l'enseignement de la psychopathologie soit gérée par l'université. Et ne contredit en rien le fait que le reste de la formation soit geré par ses écoles. Là dessus nous ne sommes pas obligés de nous prononcer.

L'autre chose qui m'inquiète le plus c'est le fait que la lettre commence par dénoncer des enjeux de pouvoirs. Or si les psychologues veulent absolument que toute la formation des psychothérapeutes soit sous la tutelle de l'université, nous avons là un flagrant délit de soif de pouvoir. Dans ce cas là, restons ferme, éthique et fidèle à nos convictions en maintenant nos idées, même si cela va à l'encontre de certains.

En gros, le mieux c'est de ne pas se prononcer sur le fait que l'université a au moins son mot à dire sur l'enseignement de psychopatho dans la formation des psychothérapeutes. OU on peut annoncer que nous sommes par contre pour que les universités et les formations indépentantes puissent travailler ensemble et faire des formations partagées en se respectant mutuellement, que c'est peut-être une idée pas mauvaise.

Je trouve la lettre de Grosbois hyper corporatiste et étroite : en réclamant que l'université exclusivement délivre cette certification, le piège c'est de déqualifier ainsi les futurs psychologues qui ont pourtant une formation analogue avec ce qui est réclamé... Je ne comprends pas d'ailleurs que le SIUEERPP et les organisations de psycho ne s'en rendent pas compte !

Peut-être pour éviter ces pièges pourrions-nous orienter la motion à partir d'une analyse du terme "psychopathologie clinique" ? et de sa différenciation d'avec une réelle formation à la psychothérapie...

Comment tenir compte de la nécessité d'entreprendre soi-même une démarche psychothérapeutique ou psychanalytique alors que cela ne semble pas du tout être le problème de ce décret ?

Bref, plein de questions ! Peut-être pourrait-on se téléphoner dans le week-end ?

gardons ces axes tu as raison.

Et j'ai l'impression que Grosbois a surtout mal pris le fait que les "écoles" de psychothérapies dénigraient d'une certaines manière l'enseignement de la psychopatho à l'université. D'où mon idée de couper la pire en deux:

Au final ce n'est pas une mauvaise chose ce qui arrive car ça pose la question de quelles contre-propositions nous défendons. Or c'est peut-être la solution au problème de savoir "que propose -t-on pour protéger les patients?" que d'opter pour une voie qui pronerait un travail en commun entre les université et les formations de psychothérapies. D'autant plus que souvent on retrouve les mêmes personnes dans l'un et dans l'autre.





si tu veux on peut s'appeler