InterCoPsychos
Communiqué N°11
6 février 2006
Le dix janvier dernier, la Direction Générale de la Santé, lors d’une réunion dite de « concertation », a rendu public son projet de décret en Conseil d’Etat tel que prévu au quatrième alinéa de l’article 52 de la Loi de santé publique du 9 août 2004 portant sur le titre de psychothérapeute.
L’InterCoPsychos rejette ce texte.
Ce projet de décret aggrave les tares qui affectent irrémédiablement l’article 52. Il consacre un retour des dispositions les plus détestables de l’amendement Accoyer, comme d’établir une liste de psychothérapies officielles soi-disant « validées scientifiquement ».
Il réduit la formation initiale à l’acquisition de « connaissances » dans le seul cadre universitaire, rejetant ce que les psychanalystes et les psychothérapeutes, de longue date, ont mis en place pour leur formation initiale et continue dans leurs Ecoles, Sociétés et Instituts. Ce faisant, il méconnaît le cœur même de la formation à l’exercice de la psychothérapie : ce que l’on appelle la « formation personnelle », la psychanalyse didactique ou le « travail sur soi ».
Il consacre la création d’un nouveau corps de profession de santé para-médicalisé en niant l’existence des psychothérapeutes.
S’agissant des psychologues qui pratiquent la psychothérapie, ce texte les contraint de façon autoritaire – bien que soi-disant inscrits de droit sur le registre – à en passer par la formation de psychothérapeute qu’il institue. Ce faisant il tend à les para-médicaliser. Il remet en cause leur autonomie professionnelle, ainsi que le libre accès du patient au psychologue. Il porte atteinte au titre unique de psychologue. Il programme la disparition des psychologues cliniciens.
L’InterCoPsychos appelle les quatre organisations de psychologues participant à la dite « concertation » à refuser en bloc ce texte.
Pour leur part, dès aujourd’hui, les collectifs de psychologues rassemblés dans l’InterCoPsychos vont s’adresser à nouveau aux députés et sénateurs qui avaient su se montrer authentiquement attentifs à nos points de vue lors du débat parlementaire sur l’article 52. Nous leur demandons d’intervenir auprès du Ministre pour que cette affaire si mal engagée soit reprise à son début.