L’OPA inamicale sur le titre
Autant à la première réunion nous étions confiants quant à l’Avant-Projet du Décret concernant l’Article 52 sur : « l’usage du titre de psychothérapeute », autant à la sortie de cette seconde réunion multilatérale nous sommes sortis très déçus et dépités, tant par certains de nos collègues qui ont fait monter les enchères de l’OPA inamicale sur le titre que par le Ministère rivé sur son texte n’étant près qu’à des concessions de formes, pour laisser le Ministre trancher sur les questions de fond, dont acte...Nous allons réagir en conséquence...
En effet outre la position des psychiatres qui ont exigé une formation par des stages pratiques en établissements hospitaliers, nous avons été très surpris de constater combien les psychanalystes revendiquaient une formation exclusivement universitaire et les psychologues une formation supplémentaire au-delà de celle de bac+5.
Ainsi à notre grand étonnement, alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que les psychanalystes revendiquent que leur analyse soit validée comme leur formation psychopathologique singulière, l’ensemble de leurs représentants ont réclamé et vivement insisté pour que « La formation en psychopathologie clinique devrait être confiée explicitement et exclusivement à l’Université, plus précisément aux équipes pédagogiques et aux laboratoires de recherche en psychopathologie clinique. »
De même, que les psychologues qui ont le titre de droit selon la loi, ont situé obstinément leur Titre « au niveau minimal exigé pour toute personne exerçant la psychothérapie » avec « une formation personnelle au choix du candidat - et cette fois hors université » pour compléter ce cursus.
Nous avons eu beau attirer la réflexion du côté du bon sens en soutenant notamment que, certes le représentant du Ministre a indiqué avec force et conviction que le texte qui ne concerne que l’usage du titre, n’avait pas pour objet de promouvoir une nouvelle profession de psychothérapeute, et ne portait pas davantage sur la pratique de la psychothérapie ; pour
autant nous lui avons fait remarquer qu’en exigeant comme pré-requis un master professionnel en psychopathologie clinique il créer ipso facto, une nouvelle profession de psychopathologue qui sera en concurrence avec celle notamment de psychologue ». Nous avons très clairement fait observer qu’à cet endroit c’était « extrêmement dommageable pour le décret d’application qui va ainsi au-delà de l’esprit de la loi. C’est pourquoi, nous avions demandé que cette formation minimale ne soit pas celle d’un master spécifique et nous ferons de nouvelles propositions pour que ce texte ne s’appuie pas que sur les diplômes de psychopathologies cliniques existants.
Ces mesures de bons sens sont de plus, parfaitement économiques et statuent sur l’existence du Champ psy où les quatre professions exerçant la psychothérapie apportent dores et déjà une vraie valeur ajoutée en matière de santé mentale, souvent sans frais pour la collectivité nationale.
Le législateur voulait réglementer cet exercice de la psychothérapie pour mieux informer le public, pas pour désorganiser ce qui fonctionne... Est-ce le mal français de faire compliqué quand on peut faire simple ?
Si la concertation a pour objet de faire remonter des rivalités corporatistes plutôt que la recherche d’un consensus citoyen, nous saurons utiliser d’autres arbitrages...
Nous ne regrettons pas notre choix, de s’être battu pour une loi sur la psychothérapie, ni de s’être associé à cette négociation sur le Décret de cette loi, si nous avions cédé notre place, le Décret serait sans doute déjà publié... Mais vu la tournure des évènements, il va falloir durcir le ton, serrer les rangs et changer de stratégie, pour passer du droit au dialogue, au dialogue par le droit qu’il soit français ou international, mais en aucun cas, nous ne laisserons faire qu’une loi ait pour conséquence de supprimer une profession. Dans cette perspective, le bureau de Psy en mouvement a décidé d’organiser une riposte, avec d’autres moyens d’actions... Comme vous le constaterez nous sommes un peu abattu, voire écœuré, mais notre
combativité n’est pas entamée...
Nous vous tiendrons informés de nos prochaines actions sur
notre site :
www.psy-en-mouvement.com Bien à vous...
Bruno Dal-Palu – Président de Psy en mouvement.