Psy en mouvement
Un arbitrage ministériel inattendu !
Notre foi en la psychothérapie, notre connaissance du dossier sur le titre de psychothérapeute, et notre persévérance ont payé, en effet le 7 avril au matin durant près de quatre heures, le Ministre de la Santé, Monsieur Xavier BERTRAND a animé en personne une réunion de présentation de son arbitrage sur le Décret de l’Article 52. Le texte qu’il nous propose (et que l’on peut trouver sur notre site :
www.psy-en-mouvement.com <http://www.psy-en-mouvement.com/> ) a dépassé toutes nos espérances, puisqu’à une modalité près, le projet de Décret du Ministre est une véritable reconnaissance officielle du professionnalisme des psychothérapeutes français, pour service rendu à la nation.
Notre délégation de PsY en mouvement, s’attendait à ce que la mouture rédigée par le Ministre soit largement retocquée tel que nous l’avions annoncé, en sortant du ministère le 23 mars dernier après une longue entrevue avec le conseiller technique du Ministre, le Professeur Francis BRUNELLE et le Docteur Bernard BASSET, Directeur adjoint et responsable du service Santé et société à l'Administration centrale du ministère.
Nous savions aussi, que dans le texte, ne figurerait plus le niveau de formation requis, ni les théories à étudier, et que des modalités pour n’exclure personne seraient proposées. Or, le texte qui nous été distribué à cette réunion, non seulement répond à l’ensemble des demandes que nous avons faites mais va bien au-delà, notamment en terme de « clause du grand-père » extrêmement généreuse pour nos collègues en exercice, et le niveau minimum de formation en psychopathologie clinique est conforme à l’esprit de la loi.
Toutefois, une difficulté subsiste sur la rédaction de l’article 2, qui ressemble étrangement à l’Amendement Mattei, pour ceux qui s’en souviennent encore. En effet, en donnant le titre de psychothérapeute de droit aux médecins, psychologues et psychanalystes sans formation minimale, nous allions revenir aux débats parlementaires sur la Loi concernant la psychothérapie, où nous disions à l’époque que si Messieurs Accoyer ou Douste-Blasy renonçaient à leurs mandats politiques ils pourraient alors se reconvertir en psychothérapeutes, sans autre formalité que celle d’être médecin pour poser leur plaque.
Notre délégation a aussi exprimé au Ministre sa crainte, d’un déplacement de symptôme, si le Titre était obtenu de droit aux psychanalystes seulement inscrits sur un annuaire d’association, car dans ce cas, nous risquerions d’assister à une inévitable prolifération d’associations de psychanalyse, pouvant abriter nombres de charlatans qui chercheraient à avoir la double compétence professionnelle par ce bais à moindre frais, avec en prime comme effet pervers de discréditer la psychanalyse. Or, à cette remarque nous n’avons eu pour toute réponse qu’un silence pesant du Ministre, alors que notre argument fut pourtant repris plusieurs fois par nos collègues.
Le Ministre a terminé cette réunion en demandant à tous les représentants des organismes de psys de faire des propositions sous quinze jours pour améliorer ou amender son texte.
Pour nous dispenser d’un retour aux débats dépassés depuis le vote sur la loi sur la psychothérapie, pour éviter de pervertir le champ de la psychanalyse qui pourrait être envahi, par une prolifération d’associations attirées par le Titre, nous proposerons une petite modification de l’article 2, du projet de décret du Ministre – que nous mettrons en débat sur notre site :
www.psy-en-mouvement.com <http://www.psy-en-mouvement.com/> .
Nous espérons ainsi ménager Monsieur ACCOYER, qui a bien d'autres choses à traiter en ce moment, que de se lancer dans une nouvelle chasse aux plaques de psychanalyste-psychothérapeutes autoproclamés avec la garantie du gouvernement.
Pour conclure : voilà un arbitrage ministériel, magistral et inattendu, empreint du bon sens. Il est sans doute trop beau pour être vrai, pour que le Conseil d’état le valide comme un ensemble de dispositions applicables dans les meilleurs délais, en conséquence nous aurons besoin du soutien de vous tous pour que cette victoire soit définitive, dans l’intérêt, du public, de la profession et de l’exercice même de la psychothérapie.
Bien à vous.
Pour la délégation de PsY en mouvement son président : Bruno Dal-Palu.