renesabo Invité
| Sujet: appel des psychologues freudiens Jeu 9 Mar - 0:48 | |
| APPEL DES PSYCHOLOGUES FREUDIENS Les psychologues freudiens ont contesté dès le départ l’orientation de l’article 52 de la loi du 9 août 2004 sur l’usage du titre de psychothérapeute. Ils appellent donc logiquement à une mobilisation générale contre le décret d’application de celle-ci. Parce que des contradictions insurmontables apparaissent entre certains alinéas du texte. Parce qu’ils aperçoivent ce que ces contradictions tentent de masquer : la volonté de faire disparaître purement et simplement les psychologues cliniciens orientés par la découverte de l’inconscient freudien. Ils rappellent : -que Freud s’est battu pour la discipline qu’a engendrée la découverte de l’inconscient soit une discipline profane, c’est-à-dire non médicale dans son principe. Que l’inconscient tel qu’il a émergé dans la civilisation au XXè siècle n’est le monopole d’aucune caste professionnelle et concerne potentiellement tout un chacun qui souffre dans son corps ou dans sa pensée. Que la rencontre avec un psychologue ne saurait donc être prescrite par quiconque ni, a fortiori, programmée par un tiers selon des critères censés valoir pour tel ou tel symptôme. Que la psychologie clinique est une discipline exigeante, qui comporte des risques, et que ces risques doivent être assumés en connaissance de cause par ceux qui ont dédié leur vie à cette pratique et au renouveau permanent de sa doctrine. Ils voient clairement la manœuvre à l’œuvre dans ce décret : sous prétexte de sécuriser le public et d’écarter les charlatans, créer une nouvelle profession, et fragiliser ceux qui l’exerceront en réévaluant régulièrement l’usage que les futurs psychothérapeutes feront de leur titre. La manœuvre technocratique consiste à vider de son contenu usuel le mot de psychothérapie, et à en donner la maîtrise improbable à desdits psychothérapeutes qui n’auront bientôt plus rien à voir avec ce que le public attend à bon droit de ceux-ci. Ils refusent le décret parce que, derrière ce texte, c’est un choix de société qui se profile : ou bien des « populations » gérées par des experts et leurs besoins sans cesse évalués en fonction des offres du marché, ou bien des sujets certes souffrants mais responsables, libres de choisir leur psy et de traiter leurs embarras avec leur désir dans la dignité. Et qu’on n’aille pas dire que des psys pourront se polyformater pêle-mêle à l’application pure et simle de protocoles dits de soins dans le champ du psychique, où c’est la relation à l’autre qui prime absolument toute prescription. Ces pseudo hommes-orchestres d’une pseudo psychothérapie ne seront que des automates, normés par les fameuses conclusions scientifiques d’un certain rapport sur l’efficacité des psychothérapies, supposé avoir prouvé, par des méthodes par définition inadéquates à leur objet, l’orientation dite psychodynamique ne vaut que dans un cas sur seize. De là à éradiquer bientôt lesdits psychothérapeutes qui auraient imprudemment choisi cette voie, il n’y a pas loin. Les psychologues freudiens refusent donc d’être enrégimentés dans des bataillons de faux-psys qui ne seront plus que de vrais évaluateurs voués à alimenter des programmes de pseudo recherche bio-sociale, au mépris de la créativité propre aux êtres parlants... ou de malheureux évalués et condamnés à disparaître pour défaut d’efficacité. Ils invitent donc les psychologues pour qui la relation à l’autre est l’instrument de leur pratique à faire connaître leur opposition à ce projet de décret qui est pour eux inacceptable. Merci de diffuser cet appel et d’envoyer vos mails de protestation contre ces décrets à infopfreudiens@free.fr |
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jcdardart Admin
Nombre de messages : 390 Localisation : Paris Date d'inscription : 25/02/2006
| Sujet: Re: appel des psychologues freudiens Jeu 9 Mar - 3:18 | |
| D'ailleurs je renvoie aussi à la lettre que vous avez envoyé à Xavier Bertrand, Ministre de la santé: http://pourlapsychotherapie.bb-fr.com/viewtopic.forum?t=53 - Citation :
- Lettre à Monsieur Xavier Bertrand, Ministre de la santé
Monsieur le Ministre,
Les psychologues freudiens sont sensibles à la décision que vous avez prise de vous saisir personnellement de la question du décret d'application de l'article 52, concernant les psychothérapies, de la loi de santé publique de 2004.
Ils désirent attirer votre attention sur le fait qu'ils se sont constitués en association au lendemain du vote de l'amendement Accoyer, qui annonçait une intervention de l'Etat dans un champ dont la régulation n'avait pas jusqu'ici été du ressort direct de celui-ci. Ils militent pour le respect de la profession de psychologue, et tiennent que la loi de 1985 qui leur a donné leur statut est toujours une bonne loi. Ils sont certains du préjudice que leur portera très vite la création de cette nouvelle profession de psychothérapeute.
Comme la plupart des universitaires qui leur ont enseigné les savoirs fondamentaux pour s'orienter dans la pratique et la recherche cliniques, dont ils tiennent qu'elles sont étroitement solidaires, ils savent que leur formation, infinie, commence une fois leur diplôme obtenu, et qu'aucune discipline universitaire ne peut sans contrevenir à l'éthique du sujet prétendre se substituer aux organes de formation que suscitent leurs propres avancées théoriques et pratiques.
La psychothérapie n'a jamais été jusqu'à aujourd'hui l'apanage exclusif de quelque catégorie professionnelle que ce soit, même si certains collègues ont fait le choix de se présenter sous l’appellation « psychothérapeute ». "Psychothérapie" est et selon nous doit rester le signifiant d'une demande, émanant de qui souffre dans son corps ou sa pensée et désire faire fonds sur la parole pour réduire cette souffrance et tendre à l'assumer. Le bien-fondé de sa "prise en charge" par un tiers payant relève toujours, cas par cas, de l'appréciation des praticiens à qui la demande en est faite, il ne saurait y avoir dans cette appréciation aucun automatisme de prescription.
Sans doute un mouvement semble-t-il entraîner notre civilisation sur la voie d'une évaluation généralisée du coût de tout acte et la promotion de séquences de traitements préconçues, supposées traiter des symptômes répertoriés par avance et donc quasiment formatés.
Or nous pensons que les actes qui ont trait à l'accueil et au traitement de la souffrance psychique font encore et doivent faire limite à cette tendance, dans la mesure où, en dernier ressort, il y est question de la responsabilité du sujet et de la part qu'il peut consentir à prendre dans les désordres dont il se plaint. Cette part n'est pas fixée a priori ni une fois pour toutes, et la formation des psychologues freudiens, comme celle de tous les praticiens éclairés par la découverte freudienne et les apports qu'elle a reçus depuis un siècle les rend spécialement attentifs à cette marge de manoeuvre qui est l'index d'une vie digne de ce nom.
Les psychologues freudiens sont "de leur temps" et ils ne vont pas contre une régulation plus précise de leur champ d'activité, sans doute rendue nécessaire par toutes sortes de détournements. Mais ils savent que ceux-ci trouveront d'autres voies pour persévérer, tandis que leur pratique, qui, nous le répétons, constitue encore un frein réel aux pratiques fondées sur la simple suggestion ou l'application de protocoles standardisés, sera peu ou prou bientôt éradiquée des institutions hospitalières et médico-sociales.
C'est pourquoi ils ont marqué un intérêt particulier au sein de la coordination psy animée par Jacques-Alain Miller, à la proposition du sénateur Gouteyron, qui oeuvre pour la conception et l'organisation d'un contrôle de ces professions par elles-mêmes. Il leur semble que ces professionnels méritent cette confiance, et ils sont donc, très attentifs au choix que vous ferez.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre haute considération.
Pour le Bureau des psychologues freudiens Nathalie Georges, vice-Présidente | |
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